mercredi 4 mai 2011

La dernière lubie de la CGT


Nous nous en étions rendus compte, le syndicalisme n'est plus ce qu'il était. Seuls 8 à 9% des travailleuses-travailleurs de France seraient syndiqués; près de 30% en Allemagne. Le temps semble loin où les syndicats, tous unis, faisaient la pluie et le beau temps en matière de négociations salariales. Lors de la réforme des retraites, ils n'ont pas su faire reculer le gouvernement malgré les rassemblements " monstres " qu'ils organisèrent; l'occasion, aussi, de révéler, enfin, qu'ils ne savaient même pas compter le nombre de manifestants.

Cette année, les défilés du 1er mai ne furent ni unitaires ni massifs: 200 rassemblements sur toute la France avec, selon le ministère de l'Intérieur,  presque 3 fois moins de manifestants que l'an dernier. Les syndicats reconnaissent le bide avec l'annonce d'un chiffre de 120 000 clampins pour 350 000 l'an dernier... 3 fois moins; en phase avec les autorités !

Comment expliquer cette désaffection, ce désamour ? Désindustrialisation, délocalisation, individualisme, archaïsme, coût des cotisations trop élevé, manque de résultats, un gouvernement trop solide en face, la reconnaissance que le temps des réformes est venu, je m'enfoutisme, pression du patronat, manque de leaders charismatiques, adhésions au FN ... Autant de raisons qui peuvent expliquer ce désintérêt des travailleuses-travailleurs pour le syndicalisme.
Et puis, si il y avait une raison supplémentaire à cette érosion: Un déphasage total entre les centrales et la base ? J'en veux pour preuve la nouvelle lubie de la CGT. La centrale de Bernard Thibault ( dont on dit qu'il serait sur le départ ou malade ou fatigué ou contaminé par Sarkozy ) souhaite (exige ?) l'instauration d'un jour férié pour commémorer l'abolition de l'esclavage !

C'est-y pas de la belle revendication ? Un magnifique foutage de gueule ? Une manière comme une autre de glander un peu plus ?  Schoelcher  doit bien se marrer.

Folie passagère 649.

 
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

17 commentaires:

  1. "Une manière comme une autre de glander un peu plus ? Schoelcher doit bien se marrer."
    C'est d'autant plus inutile que c'est déjà un jour férié chez les concernés, c'est à dire les DOM-TOM.

    Tu connais la dernière de la CGT ? Ils font circuler un argumentaire anti-FN, où on peut lire, entre autre bien sûr:
    Extraits de l’Article 1 des statuts de la CGT : « La CGT est ouverte à tous les salariés, femmes et hommes, actifs, privés d’emploi et retraités, quel que soit leur statut social et professionnel, leur nationalité, leurs opinions politiques, philosophiques et religieuses ».
    Quand on sait qu'ils viennent de virer très médiatiquement un militant du FN…
    Ils ne sont pas à une lubie près.

    RépondreSupprimer
  2. Je propose qu'on instaure un jour où les travailleurs sont obligés de travailler 24h sans être payés en hommage à la création de la CGT :)

    RépondreSupprimer
  3. THIBAUT " serait" fatigué ? à quoi foutre ? il y a bien longtemps qu'il n'a pas bossé le camarade !!! comme ses congénères cégétistes, ils y a bien longtemps qu'ils savent plus ce qu'est vraiment le boulot !!!

    RépondreSupprimer
  4. @carine: oui j ai entendu parler de cette exclusion mais pouvaie,nt-ils faire autrement, un adhérent FN , ça le fait pas ! Qu'ils ne s'etonnent pas à la CGT de voir fondre comme neige au soleil leurs effectifs :)

    Notons tout de meme que ses effectifs fondent presque parallèlement à la fonte des adhérents du PC

    @vallenain: un hommage a la création de la CGT ? je me gausse !
    Tiens d'ailleurs a Paris, ils n'ont pas attendu cet hypothétique jour férié, ils ont déjà obtenu de Delanoe, une journée par an pour commemorer l'abolition de l'esclavage !

    @boutfil: ah que non, ils en sont a apprendre à compter pour les prochaines manifs. Tiens toi qui est parisienne, suit le lien sur le mot "glander" . bisous

    RépondreSupprimer
  5. c'est-y^pas beau ? p'tain!! j'ai vu mes impôts qui partaient en fumée!!!!

    RépondreSupprimer
  6. La "crise" a tué le syndicalisme et l'industrie en France, j'en ferais un billet prochainement.
    La CGT est loin d'être parfaite, je leur en veux pour beaucoup de choses mais il ne faut pas se moquer des syndicats, ils sont là pour défendre les salariés.
    Ceux qui s'en moquent sont toujours les mêmes: les cadres (avec tort), les actionnaires, les patrons et les financiers.
    Les autres n'ont rien compris ou sont corvéables à vie.

    RépondreSupprimer
  7. @boutfil: désolé d'avoir gaché ta soirée :)

    @el camino: hello ! le déclin du syndicalisme date de bien avant la crise. Ces 8/9 % sont a pêu près stable depuis 6 à 7 ans donc avant la crise. En dehors des causes que j'évoque, je crois surtout qu'ils se sont enfermés dans un corporatisme stérile. Je ne me moque pas, je constate/ Comment prendre au sérieux un syndicat qui revendique un jour férié pour commémorer l'abolition de l'esclavage ? J'ai été délégué syndical ( CGC, okay) un temps, j'ai démissionné qd j ai vu la pauvreté des débats tous syndicats confondus

    RépondreSupprimer
  8. @El Camino
    Ok pour les syndicats : ils ont leur raison d'être, il en faut c'est clair. Mais par pitié qu'on change tous les blaireaux qui les représentent. C'est pas pour rien que la France compte peu de syndiqués, tout le monde s'est barré.

    RépondreSupprimer
  9. C'est dans l'air du temps...
    Il y a une grande différence entre les syndicats allemands et français, en particulier au niveau des compétences. Les syndicats français sont trop politisés et finalement peu efficaces par manque de compétences. Ils devraient être là pour simplifier les choses et, au final, ils compliquent tout pour des histoires de chapelles. Je ne dis pas que ce soit le cas de tous les syndicats ou de tous les syndicalistes mais quand il y en a plus de mauvais que de bons c'est tout le monde qui trinque.
    Autant je maintiens que les 35 heures étaient dans une logique d'avenir, autant je dis que le résultat sur le terrain a été moyen à-cause de leur organisation dans les entreprises mises entre les mains de syndicalistes a cent lieues d'être à la hauteur de la tâche.

    Un jour férié commémorant l'abolition de l'esclavage ne me semble pas si idiot que cela , du-moins pour une fois il y a du sens et de l'à-propos.

    RépondreSupprimer
  10. Bonjour au Maître des Clés,
    Bonjour à toutes et à tous,

    Au départ, le syndicalisme était composé de multiples organisations créées et agissant essentiellement au niveau des entreprises. Les adhésions y étaient collectives. On pouvait ainsi parler de « close shop », contrat tacite revenant à une impossibilité d’embauche s’il n’ya avait pas d’adhésion au syndicat représentatif « maison ».

    Le taux de salariés syndiqués était très fort, et l’on pouvait l’estimer à presque 35%.

    Ces syndicats pratiquaient une forme de coopérationisme. Discutant avec les directions et prônant des valeurs communes, on pouvait voir des actions concertées menant à faire avancer l’ensemble du personnel d’une entreprise dans une direction unique tout en gardant la possibilité de conflits qu’ils soient collectifs ou individuels.

    Cet éparpillement fut jugé improductif. Se créa alors des fédérations de fédérations. La plus puissante compta, à sa création plus de huit millions d’adhérent.

    Mais cette évolution transversale a aussi changé le profil du syndicalisme. Peu à peu, le message s’est politisé et est devenu davantage un concept de défense morale, de préceptes.
    L’évolution économique est passée certes par là, mais un sourd sentiment de fédérations s’éloignant des problèmes de base des salariés, devenant de plus en plus des foyers électoraux pour des partis plutôt à gauche a entrainé des désaffections.

    Aujourd’hui, le taux de syndiqués est descendu à 20% et la fédération de 8 à 6,5 millions d’adhérent, restant quand même ainsi le troisième syndicat mondial.

    La coupure avec les bases semble être un facteur important de cette baisse sensible.

    Mais, je m’aperçois avec horreur que je suis en train de me fourvoyer. Permettez-moi de vous présenter mes excuses car je vous raconte ainsi en quelques mots l’histoire des tout-puissants syndicats Japonais et de la création du Rengo fédération des fédérations.

    Je ne comprends pas pourquoi un tel écho a pu apparaitre dans mon esprit.

    Très cordialement,

    RépondreSupprimer
  11. ça dépend des syndicats aussi. Certains ont gardé une idéologie communiste, d'autres sont plus progressistes. Les gens se désintéressent des syndicats comme de la politique. Ils semblent au final se désintéresser de leur propre destin. Il faut avouer que ce n'est pas simple de comprendre tous les enjeux...

    RépondreSupprimer
  12. @didier et @ Loc: Nous avons l'air d'accord, que ce soit en France ou au Japon, la chute du syndicalisme serait la conséquence d'un éloignement de la base de la part des fédérations ou centrales.
    En ce qui concerne la France, ne pas omettre toutes les raisons que j'ai évoqué dans mon billet ainsi effectivement l'incompétence et la courte-vue des représentants syndicaux, au moins au niveau des entreprises.

    @didier: il faudrait que tu m'expliques en quoi la création d'un jour férié pour commémorer l'abolition de l'esclavage te semble "à propos" sauf à considérer que les travailleuses-travailleurs de France sont réduits en esclavage par les affreux patrons

    @loc: oui curieux cet echo japonais lointain qui t'es ainsi venu

    RépondreSupprimer
  13. « Comment expliquer cette désaffection, ce désamour ? »

    Parmi les causes que vous citez Corto il convient d’ ajouter le mode de financement du syndicalisme français.

    Les syndicats français ont en fait très peu besion de l’ argent des cotisations de leurs adhérents.Ils bénéficient des mannes de l’ Etat et des entreprises publiques par le biais d’ une part des détachements syndicaux ( fameux permanents rémunérés par les administrations, collectivités locales,organismes publiques... ) et d’ autre part des fonds versés sans aucun contrôle aux divers comité d’ entreprise des grandes entreprises publiques ( EDF, Air France,SNCF,....).Cela explique pour partie le fait que le syndicalisme français est un syndicalisme de la fonction publique et para publique. Ce mode de fonctionnement arrange très bien les permanents des syndicats qui n’ ont pas besion de rendre compte de leur gestion aux adhérents à qui ils ne doivent pas leur revenus. Ceci explique également le fait que la recherche de nouveaux adhérents n’ a jamais été prioritaire par les syndicats dont le but est de gagner les élections professionnelles.

    RépondreSupprimer
  14. @tizel: "il semble se désintéresser de leur propre destin " ou bien ont-ils compris que le syndicalisme d'aujourd'hui ne leur apporteraient rien de plus ?

    @michka: bienvenue ici! donc si je te suis, et je suis d'accord avec toi, les syndicats n'ont plus besoin de leur base pour exister, un comble !

    RépondreSupprimer
  15. marianne ARNAUD5 mai 2011, 10:45:00

    J'arrive un peu en retard, mon cher Corto, mais quelle glose !
    Alors qu'il suffirait de dire que les syndicats oeuvrent avant tout dans l'intérêt des syndicalistes, qui eux, font de belle carrières, dans les entreprises

    RépondreSupprimer
  16. @marianne: ah que nenni, on ne peut pas dire que les syndicalistes fassent de belles carrières dans les entreprises, ils sont meme généralement bridés dans leurs évolutions. Par contre, ils sont très protégés et ne risquent pas grand chose.

    RépondreSupprimer
  17. Corto,

    tu dramatises. Surtout que les patrons tombent bien souvent sous le joug de l'économie. :)

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires étant activée, leur parution peut prendre quelques temps.

TOUT COMMENTAIRE ANONYME SERA SUPPRIME

France, 2019.