jeudi 5 mai 2011

Marche blanche, humeur noire


Rien ne justifie que l'on fasse justice soi-même. Rien ne justifie d'abattre d'une balle de 22 long rifle un gamin de 15 ans. En France, nul n'a droit de vie ou de mort sur quiconque, qui plus est sur celle d'un sale gosse pris en flag.

Nous sommes d'accord.

D'un côté nous avons Antoine, un adolescent de 15 ans et demi, abattu lors de sa 3ème tentative d'effraction d'une arrière-boutique. Adolescent, 15 ans, sous-entendu, une vie à peine commencée, odieusement abrégée.

De l'autre, nous avons le " maçon taciturne et solitaire de 57 ans, au chômage " qui a fait feu. Comme si ce CV expéditif justifiait à lui seul l'acte insensé, des circonstances aggravantes, en somme.

Un triste fait divers, témoignage de la difficulté de vivre dans des quartiers qui craignent, qui alimente aussitôt les polémiques: exaspération des élus et de la population, sécurité, police de proximité, jeunes cons et vieux irascibles; peut-être même avinés, ces vieux là. Du tristement banal.

Mais du banal qu'il faut mettre en scène, qu'il faut théâtraliser. Et puis, un camp qu'il faut choisir. Celui du jeune Antoine sans nul doute, le maçon est impardonnable. Alors, on va organiser une marche blanche, c'est très tendance  les marches blanches. Une marche silencieuse, avec des fleurs blanches, du silence et du recueillement. Exorciser le crime, marcher et condamner sans jugement, faire son deuil et rendre hommage à la victime qui, qu'on le veuille ou non était un sale gosse, une petite frappe de la banlieue marseillaise, un p'tit con qui a joué avec le feu et qui s'en est pris une.

Ces marches blanches me mettent parfois d'humeur noire.

Folie passagère 651.

 
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

32 commentaires:

  1. Comme pour l'histoire des gamins réfugiés dans le transfo, comme pour ce gitan descendu par un flic, les gens sont sensiblement toujours du même côté, celui de la victime, ou l'autre.

    Moi, c'est l'autre.

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  2. marianne ARNAUD5 mai 2011, 19:27:00

    Ce qui est étonnant dans cette histoire, mon cher Corto, c'est que ce petit voleur de 15 ans, ne volait pas celui qui lui a tiré dessus mais une société de je ne sais quoi.
    Pourquoi ce maçon chômeur s'est-il cru obligé de jouer au justicier meurtrier ?
    L'autre chose qui me frappe, c'est que nous sommes à Marseille où les méthodes les plus mafieuses ont leur place jusque dans les partis politiques. (Demandez à Montebourg de vous expliquer).
    Alors qu'à Marseille il y ait des voleurs de pommes qui prennent des balles dans la tête...

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  3. En même temps, à 15 ans dans nos quartiers, c'est déjà des caids, arrêtés à multiples reprises et qui font chier le monde et les flics

    ça vaut pas la mort, ça on est bien d'accord, mais quand on habite dans nos coins, on prendrai bien un flingue souvent, les flics haussent les épaules, ils sont mineurs, qui peuvent-ils ? et les parents qui jurent, la main sur le coeur " mon fils, il est pas comme ça".....
    Non, un gosse de 15 ans ne devrait pas mourir comme ça, mais...

    petit exemple, ma voisine s'est fait arracher son sac cette semaine dans le quartier, on est méfiants ici, on fait gaffe à tout, mais là, comment pouvait-elle deviner que les 4 mômes qui avaient aux environ de 6à 9 ans, allaient l'agresser ? ben maintenant, même les petiots, on va faire gaffe.....et le jour où il y aura un drame ???
    Les flics en ont choppé un des mômes, c'est comme ça qu'on a su leur âge, les parents ont fait un ramdam pas possible au commissariat,là, ce serait pas une bonne raison de supprimer les allocs à ses parents ? ben non, il y aurait encore des bonnes âmes pour hurler au scandale et dire qu'il faut pas les pénaliser
    Combien au FN aux prochaines dans le quartier ?

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  4. Oui... Mais même le gars de droite me dit qu'il y a quand même un mort.

    Peut être une société, avec une justice, plus efficace, aurait pu éviter tout ça. La marche blanche qui nous les brise, mais aussi quand même la mort du gosse...
    J'aurais préféré le voir en tôle plutôt que mort quand même... Et ça prouve que si certains nous la joue far west, c'est qu'il y a quelque chose qui ne marche pas...

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  5. @vallenain: je ne sais pas si les gens sont globalement du coté de la victime mais j ai comme l impression que les media aimeraient que nous le fûmes.
    Et dans ces marches blanches que ne manquerait pas de critiquer Philippe Muray, pas de doutes, le coupable est désigné sans autres formes de procès

    @marianne: ce maçon devait tout de meme etre sacrément exaspéré pour en arriver là. Non ce qui est énervant c'est que tout le monde s'accorde a dire que le tueur ne devait pas tué mais personne pour dire que quand on joue avec le feu, de temps en temps, ça finit mal. D'apres ce que j ai compris le jeune antoine était "français" imaginez si cela n'avait pas été le cas

    @boutfil: ben oui,ma pôvre lucette, les parents n y sont pour rien, les flics y peuvent que dalle, la société est désarmée et personne pour mettre une baffe ou deux aux parents. Tiens supprimer les alloc aux parents, rappelles toi comment ca a gueulé qd le gouvernement a instauré le truc: le premier bilan est sorti aujourd'hui, 31 suspensions d'allocs et près de 7000 gosses qui ont repris le chemin de l'école !

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  6. @falcon: bien sur qu il y a quelque chose qui ne fonctionne pas mais en l espèce le pb n 'est pas là, juste dans le fait qu'on organise une marche blanche "en hommage" a un jeune qui déconnait tout de même.
    Bien sur la mort du gosse est horrible, et ce vieux exaspéré qui tire, c'est horrible aussi.

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  7. Bonjour,
    J'ai des kalach et des M16 en solde, ça intéresse quelqu'un par ici ?
    ;o)
    just kidding...
    @+

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  8. Ben voilà, à-force de regarder des séries américaines à la con voilà ce qui arrive...

    Il est à espérer que ce cow-boy de ZUP -pas très courageux entre-nous soi-dit parce-qu'une 22 n'est pas une arme de téméraire, tu peux tuer quelqu'un à 2 km avec ce machin, même parfois sans t'en rendre compte- sera condamné.

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  9. Il avait un port d'armes, ce retraité atrabilaire ? Bisous, Corto

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  10. Ah, mince, je me rappelle soudain qu'il était au chômage. De toute façon quel que soit notre âge ou notre situation, si on est un emporté, il vaut mieux n'avoir pas d'armes à feu chez soi.

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  11. Lika,

    il faut surtout se demander ce que les gens foutent d'armes pareilles. Faut voir le modèle mais certaines de ce calibre et suivant le type de munition sont strictement interdites même pour la chasse, c'est pour dire la dangerosité du truc.

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  12. Bonjour au Maître des Clés,
    Bonjour à toutes et à tous,
    Et, d’avance, acceptez mes excuses pour ce qui suit.
    J’ai lu les premières constatations.

    Un homme s’aperçoit que deux jeunes tentent de cambrioler un local. Il les fait fuir une première fois, n’appelle personne. Il les fait fuir une deuxième fois, toujours pas d’appel. Puis, la troisième fois, il se poste à son balcon avec une arme, attend que les jeunes sortent et fait feu, deux ou trois fois. Il n’appelle pas les secours, rentre chez lui, il n’appelle personne. Ce sont des témoignages qui le désigneront. Quand il est arrêté, la police trouve un petit arsenal.
    Au fil des heures, on simplifie, on contracte l’information. Un homme, au chômage tire sur deux cambrioleurs tentant pour la troisième fois un cambriolage. Voici un drame de l’auto-défense.
    Où est l’auto-défense ?

    La famille, venant de perdre un gosse de 15 ans, veut lui rendre hommage par une marche blanche. Cette marche aura lieu, non pas spécialement sur les lieux du drame mais sur une étrange frontière entre deux « quartiers ». Un riche, un pauvre. Et l’on entend que ceux d’en face, les « bourgeois », toisent. On fait parler un membre de la famille qui dit qu’il est là pour demander la justice. Le tireur est arrêté, la justice est en route, alors que demande-t-il ? Un exemple ? Une vengeance ?
    La justice ne venge pas, Monsieur, elle punit et met fin aux troubles à l’ordre public. Je sais, ce n’est pas vendeur.
    Au fil des heures, on simplifie, on contracte l’information. La famille et les amis marchent dans la dignité pour rendre hommage à Antoine. Voici une belle image de recueillement.
    Où est le recueillement ?

    Oui, cette histoire me fait vomir…sur la presse en mal d’audience.

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  13. J'ai un cousin flic qui s'est déjà pris un blâme pour avoir cassé le bras à un gamin dans ce genre, qui s'est débattu quand il a tenté de l'arrêter...

    Bah, oui, parce qu'en général, quand ils se font arrêter, ils protestent les ptits c...

    On marche sur la tête...

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  14. Dans une société civilisée qui fonctionne à peu près normalement, un gamin de 15 ne fait pas le mur pour cambrioler une entreprise.
    Dans une société civilisée qui fonctionne à peu près normalement, les gens ne se tirent pas dessus, même si l'autre est en train de cambrioler le voisin.
    Dans une société civilisée qui fonctionne à peu près normalement, un gamin de 15 ans le soir, ça fait ses devoirs pour le Lycée, ça joue avec ses amis dans la rue, ça chatte sur MSN, ça fait des bisous à sa copine ou à son copain dans le hall de l'immeuble.
    Dans une société civilisée qui fonctionne à peu près normalement, celui qui est témoin d'un cambriolage appelle la police qui rapplique illico pour mettre fin au trouble.
    Dans une société civilisée qui fonctionne à peu près normalement, quant on appelle la police elle vient sur place, sans craindre de se faire caillasser ni susciter d'émeute. Le délinquant est arrêté, jugé, condamné si le droit le permet, et la vie reprend son cours immuable. Tout simplement.

    Dans une société civilisée, qui fonctionne à peu près normalement...

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  15. @nap: bienvenue ici ! Tu fais la location ?

    @didier: bien sur qu'il sera condamné et encore heureux. Mais comme tu dis que foutait-il avec des armes pareilles.
    J'aimerai savoir comment il les a obtenu mais mieux encore comprendre ce qui peut pousser un bonhomme à dégommer un mec comme ca. Faut-il que la vie l'ait poussé à bout pour en arriver là.

    @lika: port d'armes ou pas, son geste dépasse l'entendement.
    Encore heureux que la détention d'arme ne soit pas, comme aux USA, u droit fondamental inscrit ds le marbre !

    @loc: oh mais le pire c'est que il y a fort a parier que cet homme a estimé en son fort intérieur etre en etat de légitime défense: "son" quartier, "son" environnement, "sa" boutique voisine, ont été attaques, que diable !
    Alors comme tu dis où est le reueillement ? On se le demande Et encore, la presse et les marcheurs blancs ont-ils été relativement sobres sur cette affaire. Essaie d'imaginer ce que cela aurait été si au lieu de s'appeler Antoine, ce jeune con s'était appelé Ibrahim !
    Oui, sur ce genre d'affaire la presse est a vomir, une bonne partie de l'entourage, aussi !

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  16. @tizel: c'est délicat ce genre de truc. Les flics n'ont pas à jouer les cowboys mais ils ont face a eux des bandits qui n'ont peur de rien. Lis le commentaire de Tambour Major, c'est clair et net.

    @Tambour major: j aime bien ton com. Il est vrai qu'en matière de sécurité et de délinquance, les choses ne fonctionnent pas vraiment normalement.
    Les jeunes cons ou les voyous osent, les flics n'osent plus, la vindicte populaire se charge du reste. Une marche blanche fait office de tribunal, le temps de la marche, le jugement est entendu.

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  17. Bonjour à tous

    Le malaise est imputable à l' amalgame entretenu par les médias et cetaines associations entre deux types différents de marches blanches.

    Je distingue entre les marches blanches rendant hommage à des victimes innocentes de véritables bourreaux ( Marc Dutroux,Tony Meilhon,...)et celles qui concernent des jeunes adolescents qui pris en flagrant délit par la victime visée par le délit qu'ils commettent et qui sont malheureusement soit blessés ou tués.

    Les victimes des Dutroux et consorts ne pouvaient rien contre ce qui leur est arrivé.
    Ce n' est pas le cas des victimes de retraités défendants leurs biens ou autres.Elles pouvaient éviter ce qui leur est arrivé comme le dit tambour major en restant sagement chez elles ou en renonçant à leur projet délictueux après avoir entendu la sommation.

    Bref pour qu' il y ait marche blanche il faut que la victime soit blanc-blanc...

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  18. Le commentaire de Tambour Major est mignon tout plein. Il devrait plutôt écrire : "dans une société civilisée qui n'a jamais existé".

    Je ne veux pas dire par là que la délinquance n'a pas objectivement augmenté ces dernières années, ce serait faux, mais somme toute, si l'on se réfère un peu à l'Histoire de la criminalité dans les pays dits civilisés (comprends pas trop ce que ça veut dire mais je vais quand même utiliser l'expression), la Concorde n'a jamais véritablement existé. Et les enfants très jeunes versaient déjà dans la délinquance. Je veux bien que l'on rejette toute forme de victimisation ; les individus sont responsables. A 15 ans, on ne mesure pas tous les tenants et aboutissants de ses actes mais on n'est quand même responsable de ce que l'on fait dans la mesure où l'on peut distinguer ce qui découle du bien ou du mal.

    Toujours est-il que cela ne doit pas nous faire nier que la pauvreté joue un grand rôle dans tous ces comportements. Dans celui de l'adolescent, mais aussi dans celui du tireur. Il ne s'agit donc pas que de montrer du doigt.

    Il y eut des époques récentes où Paris par exemple était dix fois plus dangereuse qu'aujourd'hui et il n'y avait pas de cités, ni de populations immigrées à proprement parler. Les gens ont la mémoire courte mais quand tu fais parler les "historiques" du 13ème arrondissement (elles pensent tout de même que c'était mieux avant, mais c'est normal) sur ce qu'était le quartier dans les années 40 ou même avant, tu entends des histoires absolument sidérantes. A l'époque, le 13ème était un terrain vague géant. Je pense encore au 5ème arrondissement qui est aujourd'hui un arrondissement bourgeois. Au début du siècle, c'était un coupe-gorge.

    De la même façon, on fait comme si l'enfant avait toujours été protégé en France. Or, la protection de l'enfance et le respect de l'enfant, ce sont deux notions finalement très récentes. La Revue L'Histoire avait fait un dossier spécial magnifique à ce sujet.

    Donc, le commentaire de Tambour Major fait référence à une époque qui n'a peut-être existé que pendant une petite quarantaine d'années (et encore, je suis large).

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  19. @ Dorham : ben oui, le commentaire de TM ne fait peut-être référence qu'à une courte période, mais n'en est il pas pour autant frappé au coin du bon sens ? L'éducation, la socialisation, le développement ne doivent-ils pas, justement faire tendre la société à cela ?
    Amicalement.
    Al.

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  20. @ Dorham : Il faut en effet voir dans mon commentaire davantage une vision utopique qu'une réalité historique.

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  21. @michka: je ne dis pas, certaines marches blanches sont comprehensibles comme dans le cas de l'affaire Dutroux. C'est d'ailleurs là que sont nées, je crois, ces marches.

    Sans omettre la mauvaise foi caractérisée de certaines comme celle de mon bilet, c'est le côté exutoire compassionnel de masse qui me gène.

    @dorham: oui ok, je veux bien prendre ton rappel historique mais TM a raison de souligner que, aujourd'hui, on marche (lol, c'est le cas de le dire) sur la tête pour en arriver à tout ce cirque. Ce genre d'évènement ( le crime, le jeune qui braque, les marches blanches, le déchainement médiatique, la vindicte populaire organisée etc...) démontre tout de meme qu'il y a quelque chose qui déconne sérieusment

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  22. Tambour Major, dans le fond vous avez raison, évidemment qu'il faut souhaiter la Concorde, la conformité aux lois, le respect d'autrui et de son bien, et l'éducation, of course, je ne suis pas assez fou pour prétendre le contraire.

    Si je rappelais que cette concorde n'a jamais existé, c'était finalement moins pour vous que pour tous ceux qui auraient été tentés de nous seriner - comme ils ont l'habitude de le faire - que c'était bien mieux avant...avant l'arrivée des populations immigrées notamment...

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  23. ...Propos tenus notamment par certains chrétiens, ce qui me désole profondément. Je me permets de le signaler car St Paul nous a invités à nous corriger les uns les autres. Si c'est St Paul qui le dit, j'aurais tort de m'en priver. Bonne journée à vous tous.

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  24. marianne ARNAUD6 mai 2011, 15:54:00

    @ Dorham
    "Toujours est-il que cela ne doit pas nous faire nier que la pauvreté joue un grand rôle dans tous ces comportements."
    Personnellement j'ai toujours un malaise devant cette sorte de raisonnement, parce que je pense que dans ce pays il existe des millions de pauvres qui essaient de s'en sortir dignement et essaient, aussi de préserver leurs enfants de tomber dans la délinquance.
    Assimiler les pauvres à des délinquants c'est leur faire injure et c'est, pour moi, inacceptable.

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  25. @marianne: vous avez raison: pauvreté = délinquance ! y a de la stigmatisation dans l'air :) Normal , c'est à la mode ! double :)

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  26. Mais enfin, pourquoi dites-vous ça, Marianne ? J'ai écrit que la pauvreté jouait un rôle dans la délinquance, en aucun cas que tous les pauvres étaient nécessairement délinquants. Vous caricaturez outrageusement mon propos, là !

    "Je pense que dans ce pays il existe des millions de pauvres qui essaient de s'en sortir dignement et essaient, aussi de préserver leurs enfants de tomber dans la délinquance."

    Et ces gens là sont absolument admirables. Tous comme ceux qui vivent dans des quartiers difficiles et parviennent à ne pas haïr leurs voisins ou les étrangers. Ou l'homme dont on a tué l'enfant et qui ne réclame pas la peine de mort. Oui, des gens absolument admirables dont je ne sais si j'aurais le quart de la volonté. Voyez ? Combattre ses inclinaisons, tout ce qui nous détermine. Le libre arbitre quoi...

    Enfin, j'aurais du mal à discriminer les pauvres comme vous dites, puisque, voyez-vous, la pauvreté, je l'ai connu intimement. Tous comme les quartiers difficiles. Ai-je été un délinquant ? Et bien : joker !

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  27. @ Corto74 : Sitôt reçu, sitôt lu ! Le feuillet de Hessel trouve un écho que je trouve assez drôle à ce billet-ci.

    Cela se trouve page 18 :

    " Dans la notion d'exaspération, il faut comprendre la violence comme une regrettable conclusion de situations inacceptables pour ceux qui les subissent. Alors, on peut se dire que le terrorisme est une forme d'exaspération. Et que cette exaspération est un terme négatif. Il ne faudrait pas ex-espérer, il faudrait es-pérer. L'exaspération est un déni de l'espoir. Elle est compréhensible, je dirais presque qu'elle est naturelle, mais pour autant elle n'est pas acceptable. Parce qu'elle ne permet pas d'obtenir les résultats que peut éventuellement produire l'espérance. "

    Tu vois, il ne dit pas que des conneries papy. Ca vole pas très haut non plus mais ça a le mérite du bon sens. Pour creuser la réflexion, il faut chercher une pelle ailleurs, c'est sûr.

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  28. @tambour major: bon ben je suis bien content que tu l'aie reçu, bien content que tu y trouves ton content :)

    Je n ai jamais dit que Papy disait des conneries mais ce qui m a marqué ds ce livre c'est justement que cela ne vole pas haut, c'est léger ! un bon élève de terminale aurait pu écrire a peu pres la meme chose.
    Le seul coup de génie, selon moi, c'est son titre.
    Biz

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  29. @ LoC : J'aime votre lucidité. Mais vomir ? Tant de choses qui pourraient faire vomir, vous savez bien. Donc, essayer seulement de faire, le mieux possible, ce qu'on se donne à faire, chaque jour.

    @ Tambour Major : Oui, "l'exaspération est un déni de l'espoir", peut-être bien. La dépression aussi...
    Et que dire (je pense à cet assassin retraité) de cette impression étrange de valoir mieux que les autres ?

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  30. marianne ARNAUD7 mai 2011, 04:48:00

    @ Dorham
    Je suis tout à fait désolée de vous avoir blessé.
    Mais je persiste, même si je reconnais que c'était maladroit d'écrire : "assimiler des pauvres à des délinquants."
    Il n'empêche, beaucoup excusent la délinquance par la pauvreté. Or pour ce que nous pouvons voir de ce qui se passe au niveau de ces petits caïds de quartier, ils n'ont rien à voir avec des pauvres. Ce sont des gens qui ont choisi de vivre comme des prédateurs sociaux. Cela a toujours existé et existera toujours. Inutile de se raconter des histoires et de leur trouver des excuses.
    Et ce sont même les plus pauvres qui sont leurs premières victimes.

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  31. Rassurez-vous, Marianne, vous ne m'avez pas vexé ; je ne suis pas susceptible du reste. Comprenez-moi bien, je dresse un constat, rien de plus. Et je ne pense en aucune façon que ce constat puisse constituer une excuse, de quelque forme que ce soit. Le penser, c'est penser par raccourci, c'est prêter de l'intention là où il n'y en a aucune.

    S'il y a bien une chose que le christianisme nous a appris, et en cela aussi, il est remarquable, c'est que l'usage de la force, de la terreur, de l'oppression sont les ressorts des faibles et non des forts.

    Je suis d'accord sur votre constat dans l'absolu. Les caïds de quartiers - j'en ai connu un certain nombre - vivent au-dessus du niveau de vie des autres, en dévorant précisément la vie des autres. Ils n'ont ni foi (ils nieront sans doute), ni loi. Ils vivent comme des enzymes gloutons si je peux me permettre l'expression. Mais encore une fois, c'est nécessairement le sentiment de pauvreté qui provoque chez ces personnes en particulier cette volonté d'élévation à tout prix, par tout moyen. Cela ne constitue en aucun cas une excuse. C'est qu'ils sont faibles, qu'il y a des faibles comme il y a des forts. Il faut savoir être pragmatique dès lors que l'on souhaite éradiquer (ou en tout cas juguler) les maux d'une société. Or, ne pas constater que partout dans le monde, l'insécurité règne à plus forte proportion dans les zones les plus pauvres, c'est omettre consciemment une donnée du problème.

    Tous les constats ne sont pas nécessairement du reste fondés à l'appui d'idéologies. Ce constat, la gauche s'en servit pour "vicitimiser", certes, mais bien qu'étant de gauche, je réfute avec toute la vigueur nécessaire cette idée.

    A bien des égards, je ne pense pas que la pauvreté soit surtout une question d'argent. La pauvreté, plus qu'une ligne débitrice sur un compte en banque est bien souvent un état, un état dans lequel on peut se complaire. Etant plurielle, elle s'accompagne souvent d'une pauvreté intellectuelle, d'une pauvreté morale, d'une pauvreté humaine. Hier ou avant-hier, une jeune fille s'est faite violer en pleine rue par quatre garçons devant la Gare de Lyon-Pardieu. Pensez-vous que je pense exonérer ces quatre jeunes hommes de leur faute sous prétexte qu'ils viennent d'un quartier de merde ? (ce dont je ne suis même pas sûr qui plus est, mais admettons). En aucun cas. Pour moi, ces quatre garçons sont davantage des bêtes que des hommes. Pour autant, je n'oublie ce que j'ai dit plus haut. Et je le maintiens. Amicalement, Michaël.

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  32. @ Dorham : J'ai beaucoup apprécié votre commentaire.

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