Michel Polac nous a quittés ( poil au nez )

Michel Polac nous a quitté ( poils au nez ). Homme d'esprit et de culture, dit-on. Il est donc de bon ton de s'en émouvoir, de retracer sa longue carrière d'homme de lettres, de radio et de télévision ( poils au menton ). Je m'émeus donc de son départ. je suis tristounet. Sincèrement ( poils  aux dents ).

Polac était ce que j'exècre au plus haut point: un pourri de gauchiste convaincu de détenir la vérité, un pseudo anar embourgeoisé, un donneur de leçon et, histoire de faire bonne mesure, un pédophile. Enfin, à cette époque, on ne disait pas encore pédophile mais plutôt, un peu comme  pour Cohn-Bendit, un découvreur d'émotions, un transgresseur d'interdits, un libérateur de tabous, un jouisseur libertaire ...

Non, si je suis tristounet un brin c'est que quand j’entends le nom de Polac, forcément, je repense à " Droit de Réponse ". L'émission de télévision phare de cette époque. Non quelle fut d'un très haut niveau culturel, bien au contraire, mais elle représente pour moi le symbole de ces années TV quasi-oubliées où l'insolence, l'impertinence et le politiquement incorrect avaient encore leur place. Certes, c'était très orienté: l'esprit de gauche avait raison, l'esprit de droite avait tort. Mais bon, on savait qu'il y allait avoir du sport, l'ordre établi serait quelque peu bousculé. Les vieux n'aimaient pas, les jeunes adoraient, on en parlait le lundi au lycée: " T'as regardé Polac samedi ? ". Honte à celui qui aurait répondu " Non, mes vieux n'ont pas voulu " !

De mes 20 ans d'alors, j'aimais et j en garde quelque nostalgie lorsque je compare avec la pauvreté des émissions " culturelles " d'aujourd'hui: lisses, aseptisées, fades, proprettes... et forcément politiquement correctes. Voilà pourquoi ( poil au doigt ), je suis juste un peu tristounet. C'était la télé d'antan...

Allez, en hommage au grand homme encensé aujourd'hui ainsi qu'au défunt politiquement incorrect, un extrait de l'un de ses livres à l'écriture si puissante:

"  Oui, j’ai vécu cela à 14 ans avec I. J’ai défailli comme on disait au XVIIIe siècle, rien qu’en frôlant son ventre nu avec mon ventre. (...) De même avec un autre I. à 28 ans, il avait 18 ans environ, mais ce fut moins foudroyant car je l’avais pris pour un tapin.  Et enfin à 40 ans, avec ce curieux gamin un peu bizarre, sauvage, farouche, un rien demeuré, fils de paysan, orphelin peut-être, qui devait avoir 10, 11 ans, peut-être moins, et qui m’a si étrangement provoqué jusqu’à se coucher nu dans ma chambre d’hôtel en me racontant une obscure histoire de relation sexuelle avec un homme de son entourage. Je me suis rapproché de lui,  il était nu, j’ai seulement baissé mon pantalon et ai collé mon ventre contre son cul, j’ai déchargé aussitôt, en une seconde, dans un éblouissement terrible. Il a eu un petit rire surpris comme s’il s’attendait à ce que je le pénètre, il paraissait si expérimenté, si précocement instruit, tout en ignorant ce que cela signifiait, tout en étant capable de préciser ce qu’il savait ou voulait. »

 

Extrait de ‘Journal’, récit autobiographique de Michel Polac, p.147

Folie passagère 1294.

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