La mort d'un grand capitaliste, Steve Jobs

" Steve Jobs, un homme qui a offert ses fulgurances au monde entier ! ". François Hollande, le 6 octobre 2011.

Ainsi donc Steve Jobs est mort hier. Emotion mondiale. L'avalanche d'hommages m'a surpris. 10 000 tweets à la minute sur twitter, désespoirs sur Facebook, tristesse, fleurs et bougies devant les boutiques Apple. La "communauté" Apple est en deuil.

On a parlé de génie, de visionnaire, d'un homme qui avait mis la technologie à la portée de tous, d'un homme parti de rien et que rien n’arrêta si ce n'est ce putain de crabe. Il avait créé une vraiment belle affaire: 2ème entreprise mondiale par sa capitalisation boursière... Oui tout cela est vrai, Jobs était un homme hors du commun.

Mais ce qui m'a encore le plus surpris dans ce tourbillon émotionnel ce sont les témoignages unanimes de blogueurs de gauche, des personnalités politiques de gauche, des journaux de gauche, des gens de gauche. Oui, c'est assez paradoxal, cette communauté de gauche qui rend hommage à une des plus grandes figures du capitalisme de ces deux derniers siècles.

Parce que si Apple, c'est, c'était Steve Jobs, c'est aussi une formidable et admirable cash-machine, valorisée en bourse à hauteur de 350 milliards d'euros. Apple est une des plus grosses et des plus rentables entreprises de la planète. Apple, ce sont avant tout des produits de grande consommation, des produits qui nous sont devenus indispensables et que l'on paye parfois à crédit. Des produits que l'on s'arrache dès leur mise sur le marché. Des produits dont on devient parfois esclave. Des produits comme l'Iphone fabriqués massivement en Chine par des ouvriers payés 250 euros par mois, un coût de revient sorti usine de 15/20 euros, un prix de vente public frisant les 300 ou 400 euros. Steve Jobs fut viré puis rappelé par ses actionnaires. Chez Apple, ce sont le Conseil d'administration, les dividendes, le marketing, la pub, la recherche et les lois du marché qui commandent, Steve Jobs qui imaginait.

Ainsi, ce qui a fait la force d'Apple, c'est ce que traditionnellement la gauche a toujours rejeté. Etrange et paradoxal.

Hier, un grand capitaliste est mort. Il a aussi droit à cet hommage.

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