Qu'est-ce que je suis fatigué, las, épuisé...de voir à quel point les préoccupations et/ou les discours de nos politiques sont à des années lumières de nos préoccupations.
J'ai l'impression que plus ça va mal, plus on se complait dans le "tout va très mal". Vous savez, chaque matin, je lis la presse et entend les infos à la recherche du truc bandant, du machin qui réveille: la bonne nouvelle, la bonne parole, la bonne solution, la recette miracle à tous nos problèmes. Je guette la parole d'un politique ou d'un éditocrate patenté qui me mettrait du baume au coeur, un truc qui me ferait bondir genre: enfin un qui a la solution, bingo, il a tout compris, y a plus qu'à... C'est vrai quoi, c'est pour cela qu'on les a élu, on les paye pour qu'ils nous sortent de la mouise et plus ça va... plus c'est la merde.
Je suis un post-baby boum !, moi, madame, je n ai pas connu la guerre, la vraie avec des fusils, des canons et de la barbaque qui crève au champ d'Honneur. Et pourtant, c'est une certitude, je n'ai connu que la guerre, d'un autre genre, un truc bien plus sournois, nettement moins franc du collier. Le machin qui ronge doucement mon pays, les autres aussi. Du canon, on est passé à la lettre de licenciement; on a remplacé les tranchées par des anti-chambres de la mort sociale: Pôle-emploi, Apec. Puis vient l'agonie: Restos du coeur, Secours Catholique, Armée du Salut et cie. Ils n'ont jamais été aussi présents et efficaces tous ces trucs-là. C'est cela, on génère la misère comme autrefois on produisait de la chair à canon. 4 millions de chômeurs, 8 millions de gens qui frôlent ou ont passé la ligne de front: le seuil de pauvreté.
Et pendant ce temps-là, qu'est-ce qu'ils font ? On ne sait pas trop. Ils s'invectivent, se font une autre guerre, une guerre dans des palais dorés. Ils nous font de beaux discours sur l'immigration, sur la dette, sur la crise, sur le chômage, sur l'Europe, sur le monde, sur le nucléaire, sur les radars autoroutiers, sur les ceusses qui payent pas la cantine des chiards, sur le maïs transmachin, sur le réchauffement climatique, sur une alliance PS/Modem qui conduirait à un divorce à gauche, sur, sur, ...
Pas un, oui, pas un qui vienne nous voir, nous parler et nous dire avec conviction: voilà, c'est ça qu'il faut faire, tout le reste, on s'en tape, pour l'instant priorité à la résolution de cette putain de crise qui n 'en finit pas de nous pourrir la vie. Entre l'un qui veut nous réenchanter le Rêve, quel rêve ? et l'autre qui nous fait languir avec ses sommets à répétition, on fait quoi, nous au milieu ? On continue à crever doucement ? On continue à faire la guerre, celle dont je parlais un peu plus haut, sournoise et sans fusil ? Faut-il que nous ne comptions que sur nous-mêmes et tant pis pour les autres ? L'économie est-elle une chose trop sérieuse pour être confiée aux politiques ?
Nous sommes réellement, j'en suis persuadé, arrivé au point de rupture. D'un monde à l'autre, sans même pouvoir savoir de quoi demain sera fait.
Le pire, c'est que comme dans toute guerre, il va falloir choisir son camp sans être bien sûr qu'il nous mènera à la victoire ( i.e, la sortie de crise ). Il y aura des gagnants et des vaincus, comme d'habitude.
Folie passagère 937.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Ne croirait-on pas, mon cher Corto, que la guerre économique a remplacé la guerre ?
RépondreSupprimerC'est toujours la même histoire, les états-majors sont nuls, et c'est le peuple, surtout les plus pauvres, qui va trinquer et finir, n'en doutez pas, dans la misère.
Je suis sûre qu'il n'y a plus beaucoup de familles qui ne sont pas touchées dans leur chair par la dérive d'au moins un de ses enfants.
En tous les cas vous avez écrit un billet magnifique, comme il vous arrive quelque fois, et même assez souvent.
Marianne,
RépondreSupprimerFaites gaffe ! Z'allez finir communiste.
@marianne: merci ! et effectivement je ne conais pas une famille ds mon entourage qui ne soit pas touchée. Mais comme dirait l autre, a part ça tt va très bien.
RépondreSupprimerLe tout est de savoir si les politiques, de droite ou de gauche sont capables de nous sortir de là. J'en doute.
@nicolas: ça va toi ? pas de soucis ni d'etat d'âme ? :)
Alors là, tu as bien résumé la situation !!!
RépondreSupprimerDe toute façon, les politiques se foutent complètement de nous, c'est juste leur auréole qui les intéressent (à droite comme à gauche, je précise...)
Quel beau billet!
RépondreSupprimerC'est vraiment bien vu et bien dit.
J'ai réfléchi: 3 de mes amis sont en limite de limite de précarité. Une en chômage longue durée et je ne sais pas trop comment elle va s'en sortir...une autre qui vivote entre des boulots mal payés et les aides, avec 2 ados à charge..une violoniste de grand talent; un qui a perdu son boulot il y a un bon moment et qui est obligé de vivre chez ses parents en renonçant à toute vie personnelle..
Tous doués, pleins de talents divers, courageux. Pas de chance. Un vrai gâchis.
Et moi aussi, je sens parfois une angoisse sourde me courir au fond du ventre.
La tranchée entre le populo et les gens de pouvoir se creuse. Ils sont dans leur monde ouaté, nous dans le nôtre, moins ouaté. Et on peut être sûrs que plus on s'enfoncera dans cette crise, plus le ouatage s'épaissira. Bientôt, ils ne verront et n'entendront plus rien. Droite, gauche, peu importe.
Et alors, va-t-en savoir ce qui se passera.
Quelque chose comme sur la photo, peut-être..
Photo est terrible et magnifique.
Merci de ce billet que j'ai tant de fois écris et renoncé a publier
RépondreSupprimer@minijupe:le pire vois tu c'est que je ne suis pas sur qu'ils s'en foutent tous de nous, j en crois meme certains sincères mais ils sont tellement déconnectés du réel que je suis par contre sûr qu ils ne se rendent pas compte de ce qui se passe
RépondreSupprimer@lo: oui le fossé se creuse. S'en rendent-ils compte ? Meme pas. Oui un grand gachis qui ne cesse d'augmenter; Ce n'est plus une crise qui se résoudra grace à la droite ou a la gauche. Je ne suis pas devin, mais par quel bout on prenne le machin , je ne vois pas comment s'en sortir. Il va nous arriver une vache de cata, quand? comment ? sous quelle forme ? j en sais rien mais on va s'en prendre une costaud de chez costaud. Et pendant ce temps là, ils nous parles de vote des etrangers, de Mox, d'accord de circonscriptions ...
( photo de 14/18 chopée via google)
@stephan: merci mais pkoi ne rien écrire ou publier
Ave,
RépondreSupprimerLa guerre , c'est toujours la m^me chose des gens qui se battent et qui ne se connaissent pas pour des gens qui se connaissent mais ne se battent pas.
Pour lé guerre économique c'est idem, pas de sang mais autant de souffrance!
Billet très explicatif et sans parti pris.
Pour la , il s'agit de troupes françaises reconnaissable au Casque Adrian.
@ Nocolas
RépondreSupprimer" Faites gaffe ! Z'allez finir communiste."
A tout prendre, je crois que je préfère encore ça que de risquer de finir centriste.
@grandpas: et quelle souffrance !
RépondreSupprimert as le coup d'oeil pour les casques !
Ca y est Corto est de gauche !
RépondreSupprimer@sophia: j espere que c'est ironique sinon cela signifierait que tu n'as rien compris à mon billet
RépondreSupprimerm'sieur Sarkozy lui il s'en fou pas de nous c'est faux minijupe!!!!!!!
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